Guerres
histoire
L'Estréchure :les guerres de religion
Si nous abordons ce sujet ici c’est que les guerres de religion ont profondément marqué les Cévennes, le Protestantisme imprègne encore très fortement les habitants de ce territoire, d’autres régions furent dans une situation semblable comme le Dauphiné, ou le Vivarais.
En France, les guerres de religion furent une série de conflits, qui ravagèrent le royaume dans la seconde moitié du XVIe siècle et opposèrent catholiques et protestants.
Le développement de l’humanisme à la Renaissance et d’une pensée critique, sont des facteurs importants de l’apparition d’un courant de Réforme. La conjonction de plusieurs éléments a débouché sur une remise en cause des principes traditionnels de la religion chrétienne enseignée par l’Église de Rome.
Au catholicisme traditionnel s’oppose le protestantisme, opposition qui débouche sur une terrible guerre civile. Néanmoins, il est à noter que le catholicisme connaît également un important processus de réforme, et les causes sont certainement liées à celles de la Réforme protestante.
Les Protestants suivirent le mouvement initié par Martin Luther en Saxe (1483 – 1546), puis organisé par Jean Calvin (1509 – 1564) à partir de Genève. Ils formèrent les Églises réformées en France, appelées dédaigneusement « religion prétendue réformée » dans les textes officiels du pouvoir.
Le Massacre de la Saint-Barthélemy
Le Massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre perpétré à Paris par les catholiques sur les protestants le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy. Ce massacre s’est prolongé dans la capitale pendant plusieurs jours, puis s’est étendu à plus d’une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.
Cet épisode tragique des guerres de Religion résulte d’un enchevêtrement complexe de facteurs multiples, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon-Montmorency. Il est le résultat d’une sauvage réaction populaire, ultra-catholique et hostile à la politique royale d’apaisement. Il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d’Espagne, avivées par l’insurrection aux Pays Bas.
L'Edit de Nantes
L’édit de Nantes, promulgué le 13 avril 1598 par Henri IV, roi de France autorisa la liberté de culte aux protestants, selon plusieurs limites, et leur accorda certaines places fortes militaires. Henri IV lui-même était un ancien protestant, et avait choisi de se convertir au catholicisme afin d’accéder au trône (Paris vaut bien une messe!). La promulgation de cet édit mit fin aux guerres de religion qui ont ravagé la France au XVIe siècle, et constitue une amnistie mettant fin à la guerre civile (30 avril 1598).
La révocation
Le versant militaire de l’édit de Nantes, à savoir la possibilité pour les protestants de conserver des places fortes militaires, fût révoqué sous le règne de Louis XIII, par la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629).
À partir des années 1660, une politique de conversion des protestants au catholicisme fut entreprise par Louis XIV à travers le royaume. Elle s’exerce par un travail missionnaire, mais aussi par diverses persécutions, comme les dragonnades. Les dragonnades consistent à obliger les familles protestantes à loger un dragon, membre d’un corps de militaires. Le dragon se loge au frais de la famille protestante, et exerce diverses pressions sur elle.
Pour achever cette politique, Louis XIV révoqua le versant religieux de l’édit de Nantes en signant l’édit de Fontainebleau, le 18 octobre 1685. Le protestantisme devenait dès lors interdit sur le territoire français.
Cette révocation entraîna l’exil de beaucoup de huguenots, affaiblissant l’économie française au bénéfice des pays protestants qui les ont accueillis : l’Angleterre et ses colonies de la Virginie et de la Caroline du Sud, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas et ses colonies du Cap et de la Nouvelle-Amsterdam, cette dernière anciennement située sur le territoire du New York et du New Jersey d’aujourd’hui. On parle très approximativement de 300.000 exilés, dont beaucoup d’artisans ou de membres de la bourgeoisie.
En Vallée Borgne, en particulier de 1702 à 1704 durant la guerre des Camisards, les habitants subissent tous des persécutions.
Les pillages et les incendies succèdent aux massacres et aux déportations; Le 30 mars 1703, après le « brûlement » de Saumane, 265 de ses habitants sont déportés en terre Catalane.
Le Roi autorise le « brûlement des Cévennes ».
On compte parmi les pasteurs et prédicants de la commune de Saint Martin de Corconac tués par l’autorité de justice ou ayant péri de mort violente:
- Isabeau REDOURTIERE dite « Redostière » Née en 1669 à Milherines, condamnée en tant que prédicante à la réclusion perpétuelle à Aigues-Mortes, écrouée le 13 mars 1692, décédée à la tour de Constance le 24 janvier 1700;
- David BOURGADE dit « La Veille » prédicant camisard tué à Saint Martin de Corconac en 1706;
- Matthieu MAZEL prédicant camisard tué à Saint Martin de Corconac le 12 juillet 1710;
Quant à Jacques SOUBEYRAN de Milherines qui fût pris au cours d’une assemblée de culte, il fût emprisonné puis fût libéré.
Citons par ailleurs, Marie Durand, qui fût enfermée et passa 38 ans dans la Tour de Constance à Aigues Mortes refusant d’abjurer sa foi, et qui reste le symbole de la résistance des Camisards.
L’une de ses codétenues grava cette inscription dans la tour, « REGISTER » (résister en langue locale).
L'apaisement
L’apaisement n’arrivera pas avant la Révolution.
Bonaparte, Premier Consul, précise les rapports de l’Etat avec l’église catholique, par le Concordat de 1801 .
Il complète l’organisation religieuse de la France par des articles de loi, appelés articles organiques, qui précisent les rapports de l’Etat avec les églises protestantes, luthériennes et réformées et met en place les cadres de leur fonctionnement.
Aprés cette introduction et pour aller plus loin une visite au Musée du Désert s’impose.
Le Mas Soubeyran ou Musée du Désert à Mialet retrace toute l’épopée des Huguenots et des camisards et mérite une visite.
Consulter également l’ouvrage « Les martyrs d’Aigues Mortes« .