Activités
Activités et produits
L'Estréchure : L’élevage des vers à soie en Cévennes
Le cycle commence en avril avec la naissance des premiers bourgeons et les « graines » de vers à soie qui sont les oeufs de l’année précédente qu’un papillon femelle, chrysalide tout juste sortie de son cocon, a pondu immédiatement après s’être accouplée. Elle meurt aussitôt, laissant quelques 500 oeufs mesurant moins d’un millimètre de diamètre.
A l’Estréchure presque toutes les familles possédaient une magnanerie (mot venant de magnan, ver à soie) souvent dans le grenier, chez mes grands parents, une chambre non occupée servait de magnanerie.
De longues planches reposant sur des tréteaux servaient de tables que l’on appelait claies, pour l’élevage des vers à soie.
Cet élevage était une tâche confiée aux femmes. La période d’incubation dure environ 15 jours. Pour faire mûrir la graine de vers à soie, celle-ci était placée dans un petit sac suspendu autour du cou et reposait entre les seins de la femme, la magnarelle (se dit magnanarelle en provence). La chaleur du corps favorisait l’éclosion des petites larves
Après 15 jours, l’embryon grignote la paroi de l’oeuf et apparaît alors le magnan, cette minuscule chenille poilue et noire longue de un millimètre. Il était courant de prendre en charge une ou deux onces de ‘‘graines’’soit 30 ou 60 grammes d’oeufs de papillon femelle de vers à soie. Cela produisait 60 à 120 kg de cocons quand tout marchait bien. Pour la nourriture des vers à soie il était nécessaire de leur donner des feuilles de mûrier.
Les vers à soie
C’est en 1564 qu’un jardinier de Nîmes, François TRANCAT est à l’origine de la propagation du mûrier nécessaire pour l’élevage du ver à soie. Dans les années 1700 les Cévennes deviennent le principal centre séricicole français.
A l’Estréchure on peut voir encore des mûriers plantés spécialement pour la sériciculture mais beaucoup ont été arrachés.
La quantité de feuilles de mûrier est énorme pour alimenter les vers à soie. Il faut compter 1300 kg de feuilles pour une once de graines. Le ramassage des feuilles constitue un travail pénible et fastidieux. Toute la famille est requise. Les vers à soie prennent 3 ou 4 repas par jour, ils mangent sans arrêt. Pendant ces repas de feuilles de mûrier, le bruit provoqué par les mandibules des vers ressemble au bruit provoqué par une grosse averse sur les frondaisons d’un arbre. Cela devient assourdissant !…
La croissance du ‘‘magnan’’ est impressionnante pour atteindre 80 fois sa taille d’origine. Pour cela quatre mues sont nécessaires. Chaque mue peut durer de 24 à 36 heures. C’est le seul répit pour la magnarelle puisque pendant ce temps ils ne mangent pas.
Après la dernière mue, alors intervient le moment le plus délicat. On fixe sur les claies de grandes bruyères en arceaux sur lesquelles le ver grimpe et se fixe en tissant une sorte de toile. Ensuite il commence à secréter de manière ininterrompue le long et unique fil de son cocon, jour et nuit pendant 48 heures. Le moindre bruit peut-être préjudiciable, un orage peut tout gâcher. L’étape suivante est le décoconnage. Pour cela il faut enlever la bruyère et trier des milliers de cocons blancs.
Il sera mis de coté les cocons destinés à la reproduction, les autres seront étouffés pour tuer la chrysalide enfermée dans le cocon. Le cocon est un immense fil long de 800 à 1200 mètres, c’est la soie. On plonge les cocons dans de grandes bassines d’eau bouillante et commence alors le nettoyage des cocons et la recherche du départ du fil de soie. Pour former le futur fil de soie commercialisable, l’ouvrière (fileuse) réunit 4 ou 5 de ces brins issus des cocons.
Il n’y a pas de tissage en Cévennes, mais par contre la fabrication de bas de soie prospère en Cévennes notamment à Arre, limitrophe avec Aumessas. L’usine fabricant les Bas de soie vendus sous la marque ‘‘Bas Lys’’.
A l’Estréchure existaient deux filatures, l’une située à coté de l’ancienne boutique c’était la filature Girot, l’autre est le grand bâtiment situé à la sortie du village en allant vers Saumane qui s’appelait « la Prolétarienne ».
La maison dite de Primerose située plus loin, avant le tournant menant au pont sur le Gardon était aussi une filature mais elle est située sur la commune de Saumane.
Ces établissements permettaient de réaliser des bobines servant à alimenter les machines dénommées métiers.
Les bas de soie cévenols auront gainé les nobles mollets de toute l’Europe. Malheureusement l’apparition de la Pébrine, cette maladie du vers à soie qui ravage les élevages, annonce le début d’un long déclin que les découvertes de PASTEUR ne parviendront pas à enrayer complètement.
De cette grande aventure de la soie, le paysage conserve les traces.
Les hommes eux en gardent la mémoire comme d’un âge d’or définitivement perdu. Au hasard d’un pré, en bordure de rivière on peut voir encore un de ces vieux mûriers, aux larges feuilles d’un vert acide et brillant, réduit au simple rôle ‘‘d’arbre décoratif’’. L’automne, ils sont d’un jaune éclatant, leurs feuilles tombent d’elles même, inutile de les ramasser….
L'Estréchure : Les filatures
Filature de soie Viala et Girot à L’Estréchure
Cette filature est située en plein village place Ulysse GIROT, face à la fontaine et sert aujourd’hui d’habitation.
Elle fut construite en 1871 par Louis VIALAT et Ulysse GIROTqui fût maire de l’Estréchure de 1904 à 1914.
Vers 1900 elle est dirigée par Rocheblave, Thérond et Ladreyt, puis par L. Boudon et Cie de St-Jean-du-Gard pour prendre le nom de « filature THEROND et FIGUIERE et emploie 46 ouvrières.
Elle a travaillé pour Azémard entre 1920 et 1935, date de sa fermeture.
Filature de soie « La Prolétarienne » l’Estréchure
Le bâtiment de cette filature existe toujours, elle se situe à la sortie du village coté Saumane et sert aujourd’hui de gîte dit « la filature ».
Cette coopérative fut inaugurée en janvier 1910 sous forme de société anonyme dont le Conseil d’Administration était élu. Des actions d’une valeur de 100 francs furent émises, les habitants pouvant s’en porter acquéreurs en les achetant ou en travaillant à la construction de la filature pour en obtenir.
Parallèlement, une société de secours mutuel fut fondée, l’ensemble incarnant la modernité et l’aspect social de cette entreprise innovante.
Elle travaillait pour la Compagnie des soies d’Indochine.
Deux vagues de réduction d’activité se produisirent, la première en 1925 puis une autre en 1942.
En 1950 elle employait encore une quarantaine d’ouvrières et ferma définitivement en 1955; après cette date, les activités des filatures locales se regroupèrent dans celle de Maison Rouge à St Jean du Gard qui elle même cessa toute activité en janvier 1965.
Filature de Primerose à Saumane
Cette filature située sur le territoire de Saumane non loin de la limite communale d’avec l’Estréchure est à la sortie du village juste avant le virage conduisant au pont d’Ausset.
Sa construction date de 1854 par Louis MOURGUES, elle est agrandie en 1859 et 1870 et dirigée à partir de 1910 par Louis SABADEL et M. MAUREL.
Au cours de cette dernière période, plusieurs scandales éclatèrent du fait que certaines ouvrières célibataires se trouvèrent simultanément enceintes; elles furent renvoyées pour des raisons morales et choquantes en pays huguenot et plutôt puritain.
La partie sans doute la plus progressiste de la population semble être à l’origine de la création de la S. A. La Prolétarienne en réaction à cet épisode.
La filature comptait environ 30 ouvrières en 1900.
Elle ferme ses portes en 1913 et sert aujourd’hui d’habitation.
Saumane exploitait encore deux autres filatures, l’établissement CAMPREDON et l’établissement LIRON.
L'Estréchure : Le filage de la soie
Nous décrivons ci après les principales phases du filage industriel tel qu’il se déroulait dans les filatures des Cévennes à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.
Avant l’aire industrielle on filait aussi la soie selon des techniques qui ne cessèrent d’évoluer au fil du temps.
Après l’étouffage et le séchage des chrysalides à l’intérieur de leur cocon, on procède à trois opérations :
Au début, les cocons apportés par les différents producteurs à la filature du village sont trempés dans de l’eau très chaude (‘la cuite’) pour ramollir la séricine des couches extérieures.
Des brosses mécaniques rotatives battent les cocons pour enlever les petits brins de fils qui entourent le cocon proprement dit (la bourre ou les blazes qui entourent chaque cocon, constituée par les premiers fils duveteux que le ver a tissé et qui lui ont permis de s’attacher au rameau de bruyère).
On ‘purge’ ensuite les cocons, toujours dans de l’eau très chaude, pour enlever les blazes et dégager l’extrémité du fil continu, qui peut atteindre 1 600 mètres de long et qui à lui seul constitue la totalité du cocon.
Dés que les cocons sont préparés, on les place dans des bassines de filature dans une eau à 50°C.
La filature proprement dite peut ensuite commencer.
Le filateur assemble plusieurs fils de cocons selon la grosseur de fil souhaitée (on appelle ça le « titre »).
Les fils ainsi constitués reçoivent une très légère torsion (la croisure) de manière à assurer leur cohésion avant d’être repris sur une grosse bobine (la tavelle).
L’ouvrière fileuse doit surveiller étroitement le déroulement de cette opération afin de remplacer les cocons épuisés et ainsi éviter les écarts de titre du fil assemblé.
Le fil ainsi obtenu est appelé soie grège.
Il est présenté sous formes d’écheveaux ou ‘flotte.
Il sera finalement livré aux tisserands.
Nous décrivons ci après les principales phases du filage industriel tel qu’il se déroulait dans les filatures des Cévennes à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.
Avant l’aire industrielle on filait aussi la soie selon des techniques qui ne cessèrent d’évoluer au fil du temps.
Après l’étouffage et le séchage des chrysalides à l’intérieur de leur cocon, on procède à trois opérations :
Au début, les cocons apportés par les différents producteurs à la filature du village sont trempés dans de l’eau très chaude (‘la cuite’) pour ramollir la séricine des couches extérieures.
Des brosses mécaniques rotatives battent les cocons pour enlever les petits brins de fils qui entourent le cocon proprement dit (la bourre ou les blazes qui entourent chaque cocon, constituée par les premiers fils duveteux que le ver a tissé et qui lui ont permis de s’attacher au rameau de bruyère).
On ‘purge’ ensuite les cocons, toujours dans de l’eau très chaude, pour enlever les blazes et dégager l’extrémité du fil continu, qui peut atteindre 1 600 mètres de long et qui à lui seul constitue la totalité du cocon.
Dés que les cocons sont préparés, on les place dans des bassines de filature dans une eau à 50°C.
La filature proprement dite peut ensuite commencer.
Le filateur assemble plusieurs fils de cocons selon la grosseur de fil souhaitée (on appelle ça le « titre »).
Les fils ainsi constitués reçoivent une très légère torsion (la croisure) de manière à assurer leur cohésion avant d’être repris sur une grosse bobine (la tavelle).
L’ouvrière fileuse doit surveiller étroitement le déroulement de cette opération afin de remplacer les cocons épuisés et ainsi éviter les écarts de titre du fil assemblé.
Le fil ainsi obtenu est appelé soie grège.
Il est présenté sous formes d’écheveaux ou ‘flotte.
Il sera finalement livré aux tisserands.
L'Estréchure : La châtaigne
Les Cévennes n’offrent pas les vastes étendues des territoires de la riche plaine et pour cultiver quelques légumes, nos ancêtres devaient construire et entretenir des murettes à flanc de coteaux pour retenir la terre et disposer ainsi de petites surfaces cultivables appelées bancels ou terrasses.
Ces faibles surfaces étaient insuffisantes pour alimenter une population nombreuse et l’arrivée du châtaigner, très peu exigeant, a permis un développement économique et démographique certain.
Le châtaigner qui pousse en Cévennes au moins depuis l’an 1000, n’est pas originaire de France mais a été importé.
Il s’est parfaitement acclimaté en Cévennes sur un sol pauvre et acide et les châtaigneraies ont colonisé nos montagnes au cours des siècles.
Il pousse à une altitude comprise entre 300 m et 800 m, et peut atteindre 25 à 30 m de hauteur.
Dans les Cévennes il était appelé « l’arbre à pain » ou même « l’arbre à saucisse » car on nourrissait aussi le cochon avec les châtaignes.
Il fût affecté dés 1860 par la maladie de l’encre et plus tard par celle du chancre.
Il fleurit de début juillet à début août.
Les bogues hérissées d’épines qui contiendront les châtaignes mettront plus d’un mois à parvenir à maturité.
La récolte des châtaignes a lieu de la mi-septembre au début octobre.
On peut les consommer fraîches, grillées dans une poêle trouée (Brasucade), ou cuites à la vapeur; après avoir fait griller des châtaignes, il faut les envelopper dans plusieurs couches de papier journal et attendre une dizaine de minutes, pour qu’elles soient plus faciles à éplucher et plus moelleuses.
Pour les conserver et pouvoir les manger toute l’année il faut les faire sécher, ce qu’on réalisait dans de petites constructions appelées clèdes.
Dans ces clèdes, on brûlait du bois sans flammes pour sécher les fruits étalés sur des claies durant une vingtaine de jours, les châtaignes perdaient alors les deux tiers de leur poids de départ et pouvaient ainsi se conserver longtemps.
Il fallait ensuite les décortiquer pour les débarrasser de leurs peaux afin d’en faire des blanchettes ou bajanas servant à préparer le bajanat (ou bajhana) ou soupe de châtaigne durant l’hiver.
C’est en moulant des châtaignes sèches que l’on peut aussi faire de la farine pour confectionner pains et gâteaux en mélange avec d’autres farines.
On trouve encore aujourd’hui ces bajanas sur les marchés cévenols.
Les blanchettes furent à certaines époques l’unique monnaie d’échange du cévenol.
Les châtaignes servent également pour la confection de confitures.
Le bois du châtaigner, imputrescible, servait à tout, charpentes, planchers, meubles, piquets et tuteur, colliers pour chèvres et moutons, claies et corbeilles, il éloigne les araignées.
L'Estréchure : Le Pélardon
La morphologie des Cévennes est particulièrement bien adaptée au mode de vie des caprins qui y trouvent une nourriture abondante et saine comme graminées, chênes, genêts, glands, bruyères, châtaignes, et autres plantes aromatiques et ne craignent pas d’escalader les pentes raides de leurs montagnes.
Les chèvres (les vaches du pauvre) occupent le Languedoc depuis l’antiquité et assurent ainsi une partie de la nourriture des hommes en viande, lait et fromage.
Dés le 18ème siècle, et plus précisément en 1756, le prêtre alésien Boissier de Sauvages s’attarde sur la définition du fromage appelé PERALDOU qui prendra plus tard son nom définitif de PELARDON.
La transformation du lait de chèvres cru et entier en fromage,
permet une longue conservation de cet aliment essentiel.
Au cours de sa transformation, le lait est d’abord caillé par adjonction de présure dont le principe actif est une enzyme digestive protéolytique, nommée Chymosine qui lui donne la texture du yaourt.
Cette enzyme qui n’est autre qu’un catalyseur naturel, est extraite de la caillette de veaux allaités.
Le lait caillé ainsi obtenu est ensuite moulé à la louche dans de petits récipients percés qui laissent échapper le petit lait assurant ainsi une première dessiccation du produit.
Le fromage est ensuite affiné à l’air libre afin de poursuivre son séchage plus ou moins poussé selon les goûts des consommateurs.
Tout ceci doit respecter des règles strictes.
L’affinage du Pélardon doit être de onze jours minimum, son diamètre doit être compris entre 60 et 70 mm et sa hauteur entre 22 et 27 mm.
Son poids est de 60 g minimum à 11 jours et sa composition est de 45 % minimum de matière grasse et 40 % minimum de matière sèche.
Le Pélardon est produit dans une aire délimitée qui s’étend des Cévennes et Garrigues de la Lozère, du Gard et de l’Hérault jusqu’à la Montagne Noire et les Hautes Corbières de l’Aude et bénéficie de l’appellation AOC depuis le 25 août 2000 dont l’obtention nécessite le respect d’un cahier des charges très exigent.
L'Estréchure : Le tanin
Parmi les ressources financières de la population locale, on compte durant quelques décennies la récolte du bois de châtaignier destiné à la fabrication du tanin servant à traiter les peaux de cuir pour leur conservation (procédé découvert en 1846).
Dès 1870 la maladie de l’encre apparaît portant gravement atteinte aux châtaigneraies.
Les Cévennes sont touchées et pour pallier au manque à gagner, les agriculteurs vendent leurs arbres aux usines de tanins.
Cette activité a été exercée à l’échelle artisanale par la petite entreprise de Fernand PIASTRELLI (que l’on aperçoit sur les clichés ci dessous) qui a bien voulu nous raconter ses souvenirs de l’époque et nous confier quelques photographies de ses chantiers qui ont occupé jusqu’à douze ouvriers.
Un des problèmes consistait à faire descendre le bois jusqu’aux routes à partir desquelles il était chargé sur des charrettes et plus tard des camions; dans les montagnes difficiles d’accès, on avait recours pour cela à des câbles ou même à des téléphériques artisanaux.
Toutes ces photographies datent de 1952, cette activité s’étant poursuivie jusqu’en 1985.
Bien avant 1952, c’est l’usine PROGIL (*) de St Jean du Gard qui traitait ce bois; il était tout d’abord écorcé sur place, travail pénible en hiver et réalisé au poudet ou à la hache, mais plus facile en période de montée de sève.
A l’arrivée à l’usine, le bois était débité en copeaux grossiers, déversé dans l’eau bouillante, et la solution ainsi obtenue était distillée dans de grands alambics de cuivre.
Le produit fini (tanin) était enfin conditionné en tonneaux pour être livré aux tanneurs et mégissiers.
A l’époque des photographies ci-dessus, l’usine de St Jean était fermée, le bois était livré à d’autres usines, au Vigan, à Génolhac ou à Castres.
Dés 1964, l’apparition de produits chimiques de tannage porte atteinte à la rentabilité du tanin de châtaignier et les usines commencent à fermer.
Aujourd’hui, le tanin naturel n’est plus utilisé dans l’industrie qui a recours à des produits chimiques tels que le Chrome.
L'Estréchure : La transhumance
a transhumance, du latin trans (de l’autre côté) et humus (la terre, le pays), ou encore « changement d’herbage », est la migration des troupeaux (bovins et ovins) ou même des abeilles que l’homme doit changer de place afin que les animaux trouvent à certaines périodes de l’année une meilleure nourriture.
En Cévennes, cette migration concerne en particulier les brebis accompagnées de chèvres qui sont transférées des plaines gardoise ou héraultaise aux verts pâturages proches du Mont Aigoual.
On peut encore assister à la longue procession des bergers et des bêtes sur les drailles serpentant sur les crêtes au mois de juin au sud de la commune de l’Estréchure (une draille emprunte le pont moutonnier du col de l’Asclier) allez les voir passer, vous verrez Jean-Paul et Lucette Moulière et leur fils Jean-Marie qui viennent du Causse de La Selle et qui doivent parcourir avec leur troupeau (un millier de têtes) environ une centaine de kilomètres pour parvenir à destination !
A Bonperrier puis à Aire de cote les troupeaux font une halte bien méritée, et ce, depuis des siècles !
Cette pratique se perd faute de rentabilité, les quelques troupeaux restant étant la plupart du temps acheminés vers les sommets par camions.
La transhumance se déroule de façon festive, et les bergers tiennent à décorer leurs bêtes de colliers coloré et de pompons de laine multicolores longuement préparés à l’avance pour le jour du départ vers les cimes.
A la fin de l’estive, en septembre, les troupeaux à nouveau décorés et « pomponnés » regagneront la plaine pour la saison hivernale.